Le Mont … blanc pour les uns , gris pour les autres

Le Mont … blanc pour les uns , gris pour les autres

3 qui séjournaient peinards à la mer (de glace) rejoints par un autre alpiniste, sachant qu’encore 2 autres tenteront l’ascension le lundi 29 juin, cela fait donc 6 personnes.
Cyrille, Elisa, Greg, Julien, Maxence et Samuel.

Sur les 6, deux ont réalisé cette ascension en 2018 (Greg et Julien). Déjà par la voie normale. Pour ces derniers il y aurait une variante : le faire depuis le refuge de Tête Rousse.
Pour les 4 autres ce serait une première.

Chamonix ou la ville des alpinistes / touristes qui viennent de partout à travers le monde ! La plupart n’étant pas à classer dans la catégorie « démunis », cette cité de la « yaute » pourrait s’apparenter à celle où fleurisse les vestes imperméables « classes » et pas forcément « bon marché ». D’ailleurs ici, comme malheureusement un peu trop partout, on ne dit pas veste imperméable (à l’eau) mais « gore-tex » oubliant que c’est simplement une marque de membrane imperméable parmi d’autres (le débat pouvant être étendu aux autres « Gopro » et consorts … Ah le pouvoir de la pub et le lobbying des grosses marques !).

Après avoir passé un très bon moment « chez paolo« , notre – désormais – italien préféré de Chamonix, nous devions rentrer au gîte le Chamoniard volant à pieds et sous la pluie. Et nous aurions justement eu besoin de ces vestes imperméables ! Mais heureusement, nous avions Cyrille et ses idées lumineuses ! (sacs poubelles gracieusement offerts par « Chez Paolo »)

Nuit tranquille (ou presque), réveil pas trop tôt, p’tit déj’ (toujours aussi bon dans ce gîte) à 8h00 et on décolle pour Saint-Gervais et sa gare du Fayet, là ou se situe le TMB, le Tramway du Mont-Blanc.

Sur le parking de la gare tout le monde se change, s’équipe, se rechange, se ré-équipe. Nous sommes prêts. Nous avons même pensé à prendre nos crampons individuellement et une corde par binôme, c’est dire ! Le zèle touchera à son paroxysme lorsqu’après avoir dit à Cyrille qu’il allait en … baver (?) sur ce Mont Blanc, ce dernier … très 1er degré ou très prévoyant (au choix) :

Le TMB est pris à 11h00. Celui-ci nous déposera à 12h10 au nid d’Aigle (2372 m). 70 minutes d’une chouette balade. Même pour les personnes ne tentant pas le toit des Alpes, ce moyen de transport historique du secteur vaut le détour ! Là-haut, la vue est superbe et offre de très beaux sentiers de randonnée.

Nous nous restaurons rapidement. La simplicité et l’efficacité du sandwich reblochon n’étant plus à prouver !

Reste à attaquer la rapide montée au refuge de Tête Rousse. Nous y arrivons peu après 15h00.

Julien et Greg juste avant l’arrivée au refuge de Tête Rousse (non visible sur la droite)

Le repas se prendra à 18h00. Après celui-ci, la terrasse du refuge fera office de tribune qui donnera accès à un « spectacle » grandeur nature.
Nous étions + de 30 à observer 2 alpinistes en grande difficulté dans la descente de l’arête.

La terrasse « nature » du refuge de Tête rousse

Il est tard, la neige s’est transformée et passer le grand couloir à cette heure est + que risqué. Les 2 compagnons, après avoir pris le temps de la réflexion visiblement, s’y engagent malgré tout. La progression est forcément lente dans ce couloir à la pente raide et à la neige dont l’état est discutable. Soudain – de par notre vue et notre recul – nous voyons une avalanche partir du haut du couloir.
Nous resterons muets – de par la peur – au déclenchement de celle-ci. C’est Cyrille le 1er qui lancera 1 cri d’alerte, repris rapidement par les autres personnes présentes. Cela sauvera la vie aux 2 alpinistes qui nous auront entendu. Ils rebrousseront chemin à la vitesse de l’éclair ! Quelques minutes après une nouvelle tentative est effectuée. Celle-ci est forcément + délicate car l’avalanche a recouvert la trace de traversée du couloir. L’un des 2 dévisse, chute et se raccroche au câble où l’on doit se « vacher » (s’assurer) normalement . Nous avons failli assister à une mort en direct. Inutile de vous dire que cela nous a estomaqué et choqué ! Les 2 finiront pas réussir leur traversée. Ouf !

Ci-dessous l’excellent rapport de la fondation Petzl sur ce fameux « grand couloir » :

Lever à 1h50, p’tit déj’ express et nous partons à 2h30. Direction (dans un 1er temps) l’ancien refuge du goûter situé au sommet d’une arête rocheuse bien verticale.
Le grand couloir se franchira de nuit avec un regel des + corrects. L’ambiance est extra-ordinaire il faut le reconnaître dans cette ascension plutôt verticale et de nuit. 2h15 seront nécessaires. Pause à l’ancien refuge du goûter et on embraye pour le « final ». Les images, en parcourant l’arête de l’aiguille du goûter, sur le lever de soleil qui donnera des jeux d’ombres magnifiques sur la ligne de crête Jorasses-Rochefort-dent du géant, resteront gravées dans nos souvenirs.

Greg arrêtera sous le dôme du goûter (4304 m). Pas une grande forme, motivation moindre (sommet déjà fait il y a 2 ans par cette même voie) et la crainte (objective ?) de passer tard le grand couloir au retour. Allez tant pis, on stoppe là ! Descente sur le refuge du goûter pour aller chercher Elisa (qui aura passer la nuit seule au refuge).

Julien lui emboîtera le pas, à l’abri Vallot (4362 m). Pour les mêmes raisons ! Il retrouvera Greg et Elisa dans la descente de l’arête rocheuse sous l’aiguille du goûter.

Entre-temps les 3 (Cyrille, Julien et Sam) auront déjà fait un « 4000 ». Grâce aux nuages qui les entouraient (et une légère désorientation donc) ils auront, malgré eux, été au sommet du dôme du goûter avant de se rendre compte de l’erreur et de reprendre la voie normale du Mont Blanc !

Pause pour Cyrille (qui a besoin de se réchauffer) et Sam à l’abri Vallot

Depuis Vallot reste seulement 500m de D+. Peu et beaucoup à la fois. Ces 500 derniers mètres s’effectueront entre 4300 et 4800 m, et la distance est bien plus longue que ne laisse le deviner cette « bosse » blanche qui parait si proche.

Les « bosses », l’arête sommitale et le sommet du Mont Blanc vu par Cyrille et Sam ce 30 juin 2020

Ils arriveront au sommet un peu après 9h00. 1700 m de D+, sans véritable acclimatation et après s’être levés à 1h50. Chapeau à messieurs Cyrille et Samuel pour leur 1er Mont Blanc !

A gauche les 2 « summiters », Sam et Cyrille. A droite 3 des non « summiters », Elisa, Julien et Greg. Tout le monde ayant le sourire !

Élisa, Greg et Julien prendront leur temps dans la descente vers le Nid d’aigle. Ils y arriveront vers 12h00 le temps de se restaurer. Cyrille et Sam feront une descente « express » (en passant notamment par la rive droite du glacier de Bionnassay) et permettront ainsi de prendre le TMB de 14h45 !

Les vues à couper le souffle dans la descente. Aiguille verte dans les nuages, aiguille de Bionnassay en bas à droite, chamois posant devant l’aiguille du midi …

Nous arriverons vers 16h00 au Fayet. Un dernier verre au Bar jouxtant la gare de St-Gervais et chacun repart vers son chez soi.
Le Mont Blanc ne laisse vraiment pas insensible quoi qu’on en dise …
Une – encore – belle aventure !

Voir l’album photos (merci à Sam et Elisa)

[simple_google_photos_grid album-url= »https://photos.app.goo.gl/cn4YsVG5ocUbAPjYA » number-photos= »4″ number-photos-per-row= »4″ cache-interval= »120″]

Les commentaires sont clos.