La Coolidge attitude !

La Coolidge attitude !

5 isérois qui ont décidé de ne pas se prendre la tête :
Anne, David, Greg, Julien et Vincent

La logistique peut vite s’avérer compliquée quand il s’agit d’organiser une sortie avec des personnes provenant de zones géographiques disparates.
Quand ce n’est pas le cas, il en est tout autre et tout devient tellement plus facile ! Facilité pour les déplacements, pour les points de rendez-vous, pour l’heure et l’endroit du pic-nic , c’est ce qu’on appelle la Coolidge attitude !

Nous optons donc pour ce sommet, le Pic Coolidge, haut de 3775 m qui offre, dit-on, un magnifique belvédère sur la face Sud de la Barre des Ecrins ainsi que sur l’Ailefroide !

Le pic Coolidge est un sommet du massif des Écrins, situé à cheval entre les départements de l’Isère et des Hautes-Alpes, qui culmine à 3 775 mètres d’altitude.
Il porte le nom de William Auguste Coolidge, le premier alpiniste à en avoir réalisé l’ascension le 14 juillet 1877 avec son ami, et guide de Grindelwald, Christian Almer et Ulrich Almer, le fils de ce dernier. Ils ont réalisé l’ascension par une voie différente de la voie Normale actuelle. Auparavant, le sommet se nommait pointe des Verges.
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William Augustus Brevoort Coolidge, né le 28 août 1850 à New York aux États-Unis et mort le 8 mai 1926 dans le Grindelwald en Suisse, est un alpiniste qui laisse encore son nom au fameux pic Coolidge et à d’autres sommets.
Quelques-unes de ses « premières » en alpinisme :
Aiguilles méridionale et septentrionale d’Arves, pic de la Grave, le Râteau, la Meije centrale « Doigt de dieu », la Grande Ruine, les Agneaux, le Pic Coolidge, l’Ailefroide (1870), la Pointe du Sélé, les Bans, le Gioberney, la Cime du Vallon, le sommet Nord de l’Olan, la Roche de la Muzelle, le Sirac, …

Wikipedia

Il fait chaud, très chaud ce samedi 18 juin 2022 à Grenoble. C’est dans cette fournaise matinale, vers 10h30, que 3 comparses, Greg, Julien et Vincent, se retrouvent pour faire route commune vers Vizille, le fief d’Anne. Vizille, paisible cité comptant un peu plus de 7.000 âmes et située sur la fameuse route Napoléon , est connue comme étant l’un des berceaux de la révolution française. On y trouve d’ailleurs le musée de la révolution française. Ce dernier étant hébergé dans le château de François de Bonne, plus connu comme le duc de Lesdiguières, ancien gouverneur du Dauphiné.

Accompagnés par David, nous partons gaiement (et chaudement) vers La Bérarde, hameau situé administrativement sur la commune de Saint-Christophe en Oisans, et qui respire tellement bien cette montagne sauvage que l’on aime tant. 😍

C’est donc dans ce cadre grandiose que nous allons pique-niquer. Nous prendrons l’apéro (une seule bière par personne c’est le crédo des – vrais – sportifs !) et notre déjeuner au bord du Vénéon. Cette rivière bien connu des Ecrins avec son eau pure et chauffée à 5-6°.


La montée se déroulera en 2 temps. Le 1er pouvant se résumer en une longue marche le long du Vénéon sans réellement prendre de la hauteur mais n’épargnant pas les gouttes de sueur ! 200 mètres de dénivelé positif seulement mais 2 arrêts « fraicheur » tellement salvateurs ! La fontaine du Carrelet (située à mi-chemin entre La Bérarde et le refuge du Carrelet) et la source située au refuge du Carrelet nous sont tellement précieuses en cette canicule printanière (*) !
(*) Bon ok à 3 jours près c’était l’été !

Le 2nd quand à lui est une courte mais raide montée vers le refuge de Temple-Ecrins. En cheminant vers celui-ci nous aurons la surprise de voir des gouttes de pluie ruisselées sur notre peau. Si la 1ère sensation fut très agréable, dés lors que les gouttes s’intensifièrent nous commençâmes à nous en plaindre. Oui bien qu’Isérois nous restons français avant tout. Nous ne nous plaignons jamais de la perfection, mais comme celle-ci n’est que rarement acquise nous nous plaignons tout le temps ! 😊


Arrivée vers 17h15 au refuge de Temple-Ecrins, à 2410 m. Nous ne pouvons malheureusement pas profiter de la terrasse, la météo en ayant décidé autrement. Peu importe ce refuge, rénové en 2018, est tellement accueillant que nous profiterons de son intérieur feutré !

Nous nous installons rapidement (enfin rapidement …) dans notre dortoir et prendrons donc l’apéro à l’intérieur du refuge. Personne dans celui-ci n’ose la tentative risquée 😊, d’aller boire ce verre en terrasse ! Le courage légendaire des alpinistes en prend un coup pour l’occasion !

Le repas sera servi à 18h30. Inutile de préciser que celui-ci sera bon, comme d’habitude en refuge. Même si les crozets, accompagnant la viande, seront visiblement difficiles à digérer pour certain(e)s.

La nuit qui, en règle générale dans un refuge, n’est pas le moment que les alpinistes affectionnent, sera très chaude pour nous 5 ! Logés tout en haut du dortoir, nous ne pouvons échapper à la fournaise qu’est devenu notre hébergement temporaire. Finalement on se croirait presque encore un peu à Grenoble …


Lever à 3h30 et petit déjeuner dans la foulée. Le départ s’effectuera à 4h30 avec un ciel encore assez couvert. Nous ne trainons pas car nous savons que la montée sera longue vers le sommet. Empruntant le très bon sentier menant à la moraine du glacier de la Temple, nous n’arrivons pas à apercevoir les étoiles dans l’obscurité ambiante. Seule la lune, présente au dessus de l’Ailefroide, pointe le bout de son nez.

Arrivés au pied de la moraine, nous revêtons une couche supplémentaire, le froid commençant à se faire ressentir. Nous traversons les névés, difficile de parler de « glacier », présents sous le col de la Temple, sans crampons. Pas de regel et donc une neige déjà molle en ce début de matinée.

Le pierrier final, menant au col, sera la partie la plus pénible de cette 1ère moitié d’ascension. Arrivés au col, nous prenons une pause bien méritée. Nous sommes abrités du vent par la protection en pierres mise en place pour un bivouac. Nous sortons nos baudriers et nous nous encordons, Julien sera avec Vincent , Anne et David avec Greg. Va débuter alors la 2nde partie de cette ascension, la partie « technique ».


Cette 2nde partie est un mixte où nous prendrons tous beaucoup de plaisir à évoluer. Tout d’abord sur l’arête en rocher, qui bien que ne comportant pas de passages particulièrement difficiles, demande à être constamment vigilant. Nous évoluons en corde tendue, sans poser de points de protection, la physionomie du terrain ne le demandant/permettant pas.

Le rocher est étonnamment bon, pour tout connaisseur des Ecrins, et ne nous réserve aucune mauvaise surprise. Etonnés par la longueur de cette arête, que nous pensions plus courte, nous n’apercevons toujours pas d’étendues neigeuses susceptibles de nous voir chausser nos crampons.

Ce n’est que vers l’altitude de 3600 m que nous les porterons ! Oui 175 mètres sous le sommet seulement. Et encore l’absence de regel, rendait leur utilité assez limitée. Nous les enlèverons d’ailleurs rapidement. Le final étant très sec (conditions de la fin juillet / début aout pour un 19 juin !).

Les derniers mètres qui se feront presque exclusivement en rocher, à l’exception d’une courte bande de neige, ne seront pas si simples. Il faut souvent – tout le temps ? – poser les mains. Nous évoluons de nouveau en corde tendue et nous nous rendons compte qu’effectivement l’encordement est indispensable sur ce final ! Pied de nez aux commentaires pouvant assimiler ce sommet à de la randonnée par terrain sec ! 😋


Le sommet du Pic Coolidge à 3775 m sera atteint vers 10h00. 5h30 après le départ du refuge. Le sommet se veut belvédère sur les « géants » des Ecrins. Le Dôme et la Barre des Ecrins nous offrant leur face Sud, quand l’Ailefroide, le Pic sans Nom et le Pelvoux nous présentent leur face Nord. Il fait très bon là-haut et nous ne sommes pas pressés d’entamer la longue descente, qui nous attend …


L’heure est donc au retour vers le refuge. La désescalade de l’arête sommitale ne posera guère de problèmes. A l’exception du court passage sur le seul névé ayant résisté que nous descendrons sans crampons (abandonnés au pied de l’arête, ayant pensé que nous n’en aurons plus besoin). Il en sera rapidement autrement pour le reste de la descente.

Si les névés se descendront bien, eu égard à une neige transformée , l’arête Sud nous demandera un peu plus d’efforts ! Il faut dire qu’à 3 reprises l’une des 2 cordées s’aventurera en dehors de la voie, complexifiant le parcours ! Peu importe nous le ferons avec le sourire et – surtout – sans dégât !

Nous nous déséquipons une fois revenus au col de la Temple. Nous redescendrons sans grande motivation le pierrier situé juste sous celui-ci et atteindrons, avec un plaisir non dissimulé, le névé du glacier du col de la Temple, qui soulagera pendants quelques minutes nos genoux. La descente de la moraine gâchera cependant rapidement cet instant ! Le retour jusqu’au refuge fut, ne le cachons pas, assez pénible pour tout le monde, malgré la satisfaction d’avoir fait le sommet et d’évoluer dans un environnement grandiose !

Il est 14h15 lorsque nous nous posons au refuge de Temple-Ecrins. Bière pour tout le monde et crêpe pour certains ! Nous profitons pleinement de cette pause bienvenue et bien méritée !

Le retour jusqu’au parking se fera sans encombre. Il fait, bien entendu, de plus en plus chaud en redescendant, et nous seront heureux de retirer nos chaussures d’alpi une fois avoir rejoint la voiture !


5 isérois qui font de l’alpinisme en Isère, rien de bien original au fond. Cela l’est déjà plus quand tout le monde rentre heureux d’une course qui, malgré sa relative « facilité » technique, aura pourtant mis à mal nos organismes ! Oui 5 alpinistes (dont 2, David et Julien pour qui ce fut la « 1ère ») qui arboreront un grand sourire à l’arrivée, c’est ça …. la Coolidge attitude !! 😎

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